Le jugement de Pâris
Installation vidéo, 1997 / 9 min / Écran 325 x 250 cm / Trophées (trois têtes de biche), armes (pistolets, mitrailleuses), fauteuil, tapis, lampe de chevet, mur peint en vert / Guest Room, Galerie Art & Public, Genève, Suisse.
J’ai pu finalement réaliser ce projet déjà ancien en 1997, grâce à ma rencontre avec Pierre Huber. J’ai tourné cette vidéo en une seule prise et avec un non-acteur : Martin Gosset. Je lui avais parlé de ce projet depuis longtemps et j’étais accrochée à sa réponse. Ce n’était pas un tournage facile à assumer, et il était l’un des rares hommes de mon entourage qui semblait pouvoir porter ça. Il s’agissait de l’histoire d’un homme, qui, au delà de l’humiliation subie, tente d’assumer sa partie non-héroïque (son féminin).
Je n’avais pas de studio et je savais celui de Beaubourg libre. Comme je n’espérais aucune réponse positive de la maîtresse des lieux, l’idée me vint d’y tourner la vidéo de façon illicite, rendant ainsi la situation encore plus incertaine et plus fragile. La première nuit, nous avions testé les lumières, puis nous avions tourné la nuit suivante. Je me souviens avoir repeint un coin du studio en gris, puis l’avoir repeint en noir à quatre heures du matin avec une peinture sans odeur. Neuf heures du matin, ni vu ni connu…