Living Pictures

What is Missing?

Installation vidéo 2010 / Version Anglaise / Blu-Ray 16:9 / 33:33 minutes / écran flottant 6m x 3m / Commissioned by Museum of Contemporary Art for C3West

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C’est une vidéo sur le manque. En banlieue, les habitants ont toujours l’impression de ne pas être aussi « bien » que ceux qui habitent les grandes villes et qu’ils regardent de loin. Ils se sentent très souvent exclus. Cela entraîne toutes sortes de comportements de réclusion et d’incertitudes identitaires.
En 2007 j’ai été invitée par le musée d’art contemporain de Sydney dans le cadre d’un projet expérimental, C3 West, qui faisait collaborer des entreprises et des artistes. L’Australie venait de changer de gouvernement et le nouveau 1er Ministre avait lancé une importante campagne d’idée. Je choisis l’équipe de rugby des Panthers, à Penrith dans le West Sydney, banlieue caractérisée par la pauvreté de certains de ses quartiers.
L’histoire des Panthers me passionna. Créée au lendemain de la 1° guerre mondiale, cette équipe est l’une des seules au monde à fonctionner comme un programme politique.
Chaque année depuis 1919 ils partagent leurs revenus avec la communauté pour la santé, l’éducation et la culture. Au début du siècle dernier ils vendaient de la bière détaxée puis dans les années 60 ils ont ouvert des salles de jeu à Penrith. Je leur ai proposé, dans le cadre de ma collaboration avec C3 WEST et le groupe Campement Urbain, de « remettre à jour leur utopie », rendue vacillante par les pressions de privatisation de leurs bénéfices.
J’ai commencé par une Living Pictures sur le manque, ce qui m’a permis plus tard d’utiliser la forme populaire d’un conte vidéo pour mettre à vif les conflits internes entre la ville et les Panthers.
La ville de Penrith est une ville-dortoir de la classe moyenne, où l’ennui de certains adolescents est tel que chaque semaine ils se retrouvent entre le centre commercial, le centre culturel et le Council - seuls bâtiments importants de la ville - pour se battre, parfois jusqu’à l’extrême de la violence.
J’ai des souvenirs durs de tournage comme cet aborigène venu raconter son invraisemblable enfance dans les écoles prisons qui leurs étaient réservées. Il y eu aussi cette femme mexicaine, qui après avoir subi un enlèvement très violent dans un taxi à Mexico, était venue se réfugier avec son mari en Australie. Mais elle supportait mal ce monde australien qui pour elle avait pour perdu toute culture et elle rêvait d’apprendre le langage des oiseaux. Ou encore ce jeune adolescent, qui prônait des idées nazis et le viol sous prétexte que Penrith était envahi de gens venus d’ailleurs…

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