La Guerre

24.02.2022 – 2024 : En cours

« Mettre des noms sur les visages des morts pour s’écarter de toute abstraction réconfortante. »

— Sylvie Blocher

278 dessins et impressions numériques, 42 cm X 59,4 cm sur papier croquis Canson, encre de chine, gouache acrylique noire

©Sylvie Blocher, Adagp

« Quand Poutine a envahi l’Ukraine, j’ai pensé immédiatement à mon pays natal, l’Alsace, qui a été occupée par l’Allemagne à plusieurs reprises sur une durée totale de 55 ans. Ces occupations, et leurs conséquences, ont massacré la vie de ma famille sur plus de trois générations.

Et puis mon père est mort juste avant l’invasion de l’Ukraine. Entre mon père et moi c’était la guerre. Lui le massacreur, et moi la défaite. Une enfance perdue à devoir se reconstruire sans cesse, brique par brique, sans aucun espoir de ne jamais rien consolider.

C’est finalement à cause de tout ça que j’ai commencé cette activité journalière de dessin sur la guerre en Ukraine. Surtout pour m’écarter de toute abstraction réconfortante. Croiser les informations, énoncer mes colères, mes doutes. Regarder comment certains hommes ou certaines femmes deviennent des barbares au nom de leur pays, ou dans leur famille ».

SB

The War

02.24.2022 – 2024: Work in progress

“Putting names to the faces of the dead to move away from comforting abstractions.”

— Sylvie Blocher

278 drawings and digital prints, 42 cm X 59.4 cm on Canson sketch paper, Indian ink, black acrylic gouache

©Sylvie Blocher, Adagp

“When Putin invaded Ukraine, I immediately thought of my native land, Alsace, which was repeatedly occupied by Germany over a total period of 55 years. These occupations, and their consequences, massacred the lives of my family over more than three generations.

And then my father died just before the invasion of Ukraine. My father and I were at war. He was the slaughterer, and I was the loser. A childhood lost to the constant rebuilding, brick by brick, with no hope of ever consolidating anything.

In the end, it was because of all this that I started this daily activity of drawing about the war in Ukraine. To get away from any comforting abstraction. To cross-reference information’s, to express my anger and doubts. To see how certain men and women become barbarians in the name of their country, or in their own families.”

SB